L'acouphène

Comment saurais-je si je souffre d'acouphène ?
Vous avez peut-être un acouphène si vous percevez une sensation de son (s) ou de bruit (s) dans une ou deux oreilles ou dans votre tête en l'absence de toute source sonore. L'acouphène peut être décrit de façon suivante: cliquetis, craquement, vibration; murmure, bourdonnement; pilonnage, martelage, pulsation; bruit d'engin; bruit d'océan ou de statique; cloche, sonnerie, tonalité; eau qui coule; cigale, grillon, criquet; sifflement, sifflet à vapeur; grésillement (friture), sifflement de reptile; câble électrique de haute tension, etc. La prévalence de l'acouphène dans plusieurs pays se situe entre 10 à 18 % des hommes et des femmes, incluant les enfants, qu'ils soient entendants ou malentendants.

Peut-on évaluer mon acouphène ?
Le but de l'évaluation est, avant tout d'aider le client à se sentir compris. Déterminer les caractéristiques de l'acouphène associées à la présence d'hypoacousie peut aider au diagnostic différentiel (c.-à-d. de tenter de déterminer l'étiologie). De plus, les données nous aident à prédire l'efficacité de la technologie. Pour ce faire, l'audiologiste utilisera l'audiomètre et, au besoin, un synthétiseur pour l'acouphène, générateur de bruits ou encore des cassettes environnementales.

• 1. Type et fréquence :
  L'audiologiste présente à quelques reprises, alternativement, une variété de tonalités (sons purs ou hululés) ou des bruits (blancs, de paroles, de bandes étroites) afin d'effectuer un pairage relativement au type et de la fréquence de l'acouphène.
• 2. Intensité :
  Elle se mesure en dBSL, c'est-à-dire le nombre de décibels auxquels un signal est présenté au-dessus du seuil audiométrique du client. L'intensité de l'acouphène est habituellement mesurée à la fréquence de pairage, mais aussi dans la région ayant moins de probabilité d'hypersonie. Selon des études, 78-79 % des clients acouphéniques ont un acouphène à une intensité de 6dBSL ou moins.
• 3. La masquabilité :
  Cette démarche permet de reconnaître les sons et les bruits de la vie quotidienne qui assourdissent (baisse de la perception) ou pas l'acouphène. L'audiologiste détermine alors le son ou le bruit d'assourdissement pouvant être non seulement plus plaisant et acceptable pour le client que son propre acouphène, mais également le plus susceptible d'assourdir son acouphène. Cela permet de vérifier si l'acouphène est vraiment unilatéral plutôt qu'asymétrique et bilatéral.
• 4. L'inhibition résiduelle :
  L'épreuve permet de vérifier si, après avoir écouté le bruit d'assourdissement choisi (ou le bruit blanc) pendant 1 minute, le client note un changement à l'une ou plusieurs des caractéristiques de l'acouphène: au chapitre du type/de la fréquence, de la latéralisation et, particulièrement, de l'intensité (aucun changement, baisse partielle ou complète, aggravation).

Ma philosophie lors de la sélection d'aide électroacoustiques (appareils) en présence d'acouphène.
Si le client souffre d'une hypoacousie et des acouphènes bilatéralement, la technologie devrait être présente aux deux oreilles. Notons qu'un appareillage à une seule oreille risque d'augmenter la perception de l'intensité de l'acouphène à l'oreille non appareillée. L'appareillage aux deux oreilles est habituellement nécessaire pour tenter d'assourdir un acouphène perçu dans le milieu de la tête.

L'appareillage assourdit principalement lorsque l'acouphène est généré par la cochlée.

La sévérité de l'acouphène le plus dérangeant semble être pire au début, car on y porte davantage attention. L'intensité la plus forte en dBSL n'égale pas toujours l'acouphène le plus sévère ni le plus pathologique. D'ailleurs, il est possible qu'un client ayant des acouphènes multiples rapporte que son acouphène de 1 dBSL à une fréquence très élevée tel que 12 kHz est le plus dérangeant, car il bénéficie moins de l'assourdissement fourni par sa prothèse auditive que l'autre acouphène de 3 dBSL à 2 kHz.

Les résultats aux épreuves de masquabilité et d'inhibition résiduelle aident à choisir et à prédire l'efficacité de la technologie (appareil auditif avec ou sans assourdissement). Elles permettent d'estimer le nombre d'heures d'usage et suggèrent la technique qui apparaît être la meilleure pour ce client, selon que l'on vise un niveau minimum d'assourdissement, un assourdissement partiel ou complet. L'absence d'inhibition n'exclut pas la possibilité que le client puisse bénéficier d'un appareil d'assourdissement.

En présence de détresse psychologique ou de problèmes psychologiques, on informe les clients quant à leurs effets (stress, anxiété, dépression, etc.) sur la perception de la sévérité de leur acouphène. À la suite du counseling, les clients comprennent davantage ce qu'est l'acouphène, ses mécanismes, etc. L'évaluation audiologique complète, incluant celle de l'acouphène, permet de conclure habituellement que l'acouphène est un symptôme n'indiquant pas une maladie sérieuse, ce qui aide à réduire les peurs qui y sont associées. Alors, n'hésitez plus à en parler à votre audiologiste, il pourra certainement vous aider.