OUI, car nous sommes de plus en plus exposés à des sources sonores d'intensité trop forte. Le bruit résulte du mouvement de particules d'air générées par un objet vibratoire. Outre l'intensité mesuré en dBSPL, un bruit se caractérise en fréquence en Hz (±grave/aigu) et par sa durée (son continu, intermittent, impulsionnel). L'intensité du bruit varie selon la distance du tympan, la grosseur du conduit de l'oreille externe.
Voici quelques repères: un chuchotement autour de 30dBSPL, une conversation normale à 50-60dBSPL, un bruit d'aspirateur, de la tondeuse, trafic urbain, restaurant, salle de classe entre 75-80dBSPL. Nous pouvons y en être exposés sans dommage à l'oreille. L'échelle étant logarithmique, la différence de molécules est immense entre quelques décibels.
L'oreille ne fait pas de différence entre ce qui vous est plaisant tel votre musique préférée et un bruit désagréable de sirènes. Lors d’une exposition à un bruit intense, une grande quantité de glutamate est relâchée par le neurotransmetteur qui fait le lien entre les cellules ciliées de l'oreille interne et les fibres du nerf auditif qui envoie l’électricité au cerveau. Une trop grande quantité est toxique pour l’oreille. Les cellules endommagées n’étant pas renouvelables engendre une surdité temporaire puis partielle, permanente pouvant affecter la compréhension de la parole. Selon l'Office Mondial de la Santé, 3% des acouphènes incapacitants seraient causés par l’exposition principalement de bruits des loisirs.
Qu'en est-il des enfants? Ayant de plus petits conduits auditifs externes, les molécules d'air rebondissent davantage, la pression sonore peut en être augmentée de 6 à 12dB au tympan selon que la profondeur des écouteurs intraauriculaires qui ferment aussi davantage les conduits que les supra-auriculaires ou via hautparleurs. Ainsi, l'écoute d'un film pouvant atteindre 100dB en automobile alors que les parents ajoutent de la musique qui leur plait ou avec les vitres baissées, il y a risque de fatigue auditive et de perte auditive après 15 minutes. Certains chercheurs européens estiment de 5 à 10% (soit l’équivalent de 17 200 à 34 500 jeunes québécois de 10 à 19 ans selon l’Avis sur une politique québécoise de lutte au bruit environnemental daté de 2015) des utilisateurs de lecteurs de musique portatif (1hr/jr x 7jrs/semaine à ≥ 89dBA) serait à haut risque de perte auditive permanente après 5 ans.
En novembre 2016, chercheurs et cliniciens discutaient de l'augmentation de la prévalence des élèves avec difficultés d'apprentissages scolaires ayant des difficultés d'écoute et de la compréhension de la parole des locuteurs (enseignants) dans le bruit (ambiant de la classe, élèves qui placotent) attribuables soit à une perte auditive en très hautes fréquences due aux otites à répétition et/ou exposition au bruit lors des loisirs. Ils recommandent l'utilisation d'application de mesure de niveau sonore sur les téléphones intelligents afin de mieux protéger les oreilles des enfants (ex. match de hockey, feux d'artifice, concerts). Les audiologistes du Centre d'acouphène et d'hypo-hyperacousie peuvent évaluer votre audition incluant les très hautes fréquences et répondre à vos questions.
(Quelques pistes de solutions seront mentionnées au prochain numéro).
LA POLLUTION SONORE, QUELQUES PISTES DE SOLUTIONS
Au dernier numéro, nous avions défini le bruit. L’environnement sonore inclue les sons naturels plaisant tels les chants des oiseaux et la parole avec certains bruits jugés dérangeants pouvant interférer avec la communication et causer des effets nocifs sur la santé des humains et des animaux. Nous sommes régulièrement exposés à plusieurs sources de bruits à l'intérieur des bâtiments (ex. appareils ménagers, systèmes de climatisation, musique forte des discothèques) comme à l'extérieur (ex. transports routiers, ferroviaires et aériens, les chantiers de constructions, festivals, loisirs motorisés). Contrairement à d'autre forme de pollution, la pollution sonore ne perdure pas dans l'environnement lorsque la source sonore est éliminée bien que certains effets néfastes en particulier sur l'oreille peuvent demeurer permanents: la surdité, l'acouphène, l'hypersensibilité aux bruits.
Selon l'Avis sur une politique québécoise de lutte au bruit environnemental, environ 640 000 québécois de 15 ans et plus auraient été exposées en 2014 à des niveaux de bruit environnemental nuisible pouvant entraîner des problèmes de santé publique de plus en plus préoccupants avec des couts sociétaux pouvant atteindre près de 680 millions par année. Cette pollution sonore peut affecter le sommeil, augmenter la fatigue et le stress, diminuer l’attention et la concentration et donc affecter les apprentissages scolaires, favoriser les maladies cardio-vasculaires, affecter la digestion, et même représenter un risque d'accident par le manque de détection des signaux sonores importants tels que le coup de klaxon. Certains québécois sont maintenant devenus hypersensibles alors que ceux avec acouphène peuvent en subir une augmentation de l'intensité suite à l'exposition au bruit. Ils ont de la difficulté à fréquenter certains restaurants, certains théâtres, certains magasins surtout lorsque la musique est augmentée pour nous inciter à acheter davantage.
Voici quelques pistes de solutions:
Les audiologistes du Centre d'acouphène et d'hypo-hyperacousie peuvent évaluer votre audition incluant les très hautes fréquences et répondre à vos questions.
www.centredacouphene.ca